Depuis la présentation définitive de la nouvelle Alpine A110, beaucoup de médias annoncent que le futur rejeton de la marque sera un SUV. Le Sport Utility Vehicule est un segment tendance ces derniers mois (ils vont représenter pas moins de 35% du marché dans les années à venir).
Le SUV ou 4×4, appelons ça comme on veut, est assez ancien chez Alpine, avant de venir sur le sujet de ce futur second véhicule de la gamme. Retournons en 1979, époque où Renault cherche à innover et Alpine joue aux apprentis sorciers avec le VVA project ou Véhicule Vert Alpine !
Dans les années 1970, une période où le Paris Dakar est encore apprécié en Europe (et part encore de Paris) où les priorités environnementales ne sont pas très à l’ordre du jour ou encore le succès du Rancho chez Matra-Simca donne des idées chez la Régie. Il faut dire qu’en 1979, Renault absorbe l’américain AMC et qu’aux États-Unis la tendance du moment est au SUV. Alors chez Renault on se dit que faire un “Range Rover français” serait une bonne idée. Il pourrait être vendu en France, en Europe et aux États-Unis, un marché qui ne réussit pas tellement au losange.
Le VVA, un projet très avancé
Le cahier des charges est simple, un vrai baroudeur, à 4 roues motrices permanentes, léger et économique, le monde faisant face à un second choc pétrolier. Le VVA est donc lancé et profite de la création la même année du BEREX (Bureau d’Études et de Recherches EXploratoires) crée à Dieppe de la fusion d’Alpine et de Renault Sport, ce bureau d’étude est avant tout un lieu d’exploration ou tous les concepts n’ont pas forcément vocation à devenir des véhicules de séries, soit, le Berex disparaîtra en même temps qu’Alpine, en 1995.
Le VVA va être développé à Dieppe, sous la houlette d’Yves Legal, qui travaille de concert avec le centre de style de Rueil-Malmaison, le style intérieur du petit SUV Alpine est signé Mario Bellini, tandis que le style extérieur est imaginé par Michel Jardin sous la direction de Jean-François Venet, tous deux à Rueil-Malmaison. En novembre 1979, une maquette de style à l’échelle 1 est réalisé et présenté avec deux côtés latérales différents, comme une K7 avec une face A et B: une 3 et 5 portes. Pour s’attaquer au Rancho, Alpine Renault imagine une version façon Rancho.
Le VVA qui se voulait un “Range moderne”, va reposer sur une caisse autoporteuse, des suspensions indépendantes et une transmissions intégrale dérivé d’une boîte de Renault Trafic, modifié grâce au Berex.
Après études financières du projet, le développement du VVA est jugé trop couteux, il sera abandonné au profit d’un autre projet: le VGR ou Véhicule de Grande Randonnée (on aime faire des noms poétiques chez Renault). On pourra sûrement se dire que le VVA ne correspondait pas à l’image qu’on avait d’Alpine, ni l’intérêt d’un tel véhicule chez Alpine surtout pour donner la réplique au Range ou à Jeep.
On peut se dire que le VVA a survécu à travers la décennie 80, puisqu’Yves Legal reprendra son concept de modularité intérieure pour le projet du premier Renault Espace. Le VVA avait tout pour devenir le premier SUV français même si chez Renault on pensa le contraire.
Un SUV dans les cartons ?
D’ici quelques mois, une rumeur enfle, le Véhicule Vert Alpine connaîtra-t-il une descendance ? Tous les médias semblent s’accorder pour une sortie d’un SUV chez Alpine d’ici 2018/2020, pas si bête quand on sait qu’Alpine a failli avoir un SUV dans sa gamme, bien avant qu’il ne soit à la mode ! Alors la prochaine fois que l’on vous parle de SUV chez Alpine vous pourrez dire que la marque de Jean Rédélé, aurait très bien pû concurrencer le Range Rover ! Plutôt cool, non ?